Willis Earl Beal transperce le coeur.
Il faut être froid comme la mort pour ne pas être touché par cet homme qui, avec une authenticité sans pareil et un engagement total, expie sur scène tous les démons de sa propre existence. Et au delà, qui finit par nous interroger sur nous-mêmes comme un messager, comme un ange triste.
On est loin, très loin d'une performance préméditée et calculée. On est plutôt dans un documentaire vivant, dans une sorte de témoignage instinctif, une forme d'art brut providentiel très personnel et intime où se mêlent désespérance, mélancolie, et une certaine forme de colère. A l"image de la vie de cet homme solitaire en recherche d'amour et d'humanité.
Si il faut être concret, Willis Earl Beal chante une sorte de gospel urbain, seul, souvent accompagné d'une bande son minimaliste sur le vieux magnéto qui l'accompagne sur scène. Sans autre artifice qu'un drap tendu à l'effigie de son "nobody" (voir photo), qu'on retrouve aussi tatoué sur son bras comme une négation de lui-même.
Il y aurait mille choses à dire encore sur Willis Earl Beal. Mais à un moment on a envie de se taire pour ne pas risquer de le perdre, en espérant juste avoir un jour la chance de recroiser son chemin..
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